Sans vous spoiler l’exposition entière, voici quelques informations sur ce que vous pourrez y découvrir (et avec un guide, c’est encore mieux!). Près de 1500m² d’exposition et plus de 350 pièces issues de plusieurs prêts pour l’occasion.

Pour son grand retour, le musée de la mode de la ville de Paris rend hommage à Gabrielle Chanel. Pour la première fois, une exposition prend pour sujet la couturière, pas la femme mais bien la créatrice qui révolutionna le monde de la mode, des accessoires et du parfum.
Cette rétrospective incroyable se fait dans un Palais Galliera plus beau que jamais après de lourds travaux de réhabilitation. Vous découvrirez désormais les expositions au rez-de-chaussée mais également au rez-de-jardin dans de belles galeries voûtées.
Du 1er octobre 2020 au 14 mars 2021
Gabrielle Chanel, couturière constante dans son travail, permanence d’un style qui vit encore aujourd’hui : elle invente un style intemporel que revêt la femme moderne.

« La mode se démode. Le style, jamais. »
Gabrielle Chanel
Au rez-de-chaussée
Vers une nouvelle élégance
On suit tout d’abord un parcours chronologique en commençant par les années de modiste de Gabrielle Chanel dans les années 1910.
Vous découvrirez beaucoup de photos de la couturière puisqu’elle utilisait sa propre image pour faire connaître ses créations.
Au sein de la première partie vous découvrirez la naissance et l’évolution de ce que l’on appelle encore aujourd’hui « le style Chanel », des années 1910 aux années 1930.

© Ministère de la Culture – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais / André Kertész

© Julien T.Hamon

© Julien T.Hamon
Simplicité et jeunesse
On assiste à la naissance d’un style : élégance épurée, modèles sobres, monochromie, emprunts de codes au vestiaire masculin, simplicité et vêtements n’entravant pas les mouvements de la femme.
Mouvement et style
Des modèles pratiques et élégants jalonnent cette thématique. On y découvre des matières souples comme la maille ou le tweed, ces tissus assez communs qui montre la dextérité de Gabrielle Chanel à allier l’ordinaire et le luxe, une première dans l’univers de la Haute Couture !

Le tailleur de Chanel prend sa forme sur le corps, un corps presque androgyne. Pour les mannequins qui avaient de la poitrine, Mademoiselle exigeait le port d’une brassière qui aplatissait les seins. Dans les années 20, la Maison Cadolle s’était fait une spécialité de ces « aplatisseurs ».
Modernité et chic
La fameuse petite robe noire est à l’honneur dans cette section ! L’utilisation du noir permet d’affirmer une vision stricte et minimaliste de la mode. On est sur une conception moderne, la pureté des lignes suffit à instaurer cette sensation de chic ultime.

La couturière parisienne crée en 1926 le modèle iconique qui la rendra célèbre outre-Atlantique. la petite robe noire baptisée par Vogue Magazine « la Ford de Chanel ». Cette robe connaîtra le même succès que la voiture sortie par millions des usines américaines !
L’expression d’un luxe austère
On plonge dans les années 30 où le sens de la ligne chez Chanel s’exprime au plus haut point. Les robes du soir, en apparence si simple, relèvent d’une ingéniosité technique rarement égalée. Classicisme, monochromie, robes floues, incrustations, asymétrie et mouvements enveloppants s’illustrent devant vos yeux.

© Paris with Melissa
Droite : Ensemble robe et veste, vers 1930-31, Patrimoine de Chanel
© Paris with Melissa
Dans les années 30, l’usage exclusif du blanc ou en tout cas de la monochromie par Gabrielle Chanel et la façon dont ses créations étaient décrites dans la presse spécialisée contribuèrent au regain du classicisme. Mais les drapés sont à peine esquissés avec des longueurs inégales, les pans sont légers et flottants. Cela nous fait penser au chiton et au péplos grecs, d’où une comparaison avec la Victoire de Samothrace par Elisabeth Rombach.
N°5
Ne manquez pas ce petit renfoncement éclatant de blancheur, vous y trouverez l’histoire du fameux parfum N°5 de Gabrielle Chanel. Elle explique vouloir créer « un parfum inimitable, un parfum comme on n’en a jamais fait, un parfum de femme, à odeur de femme ». Ernest Beaux, nez et fournisseur à la cour du Tsar de Russie, comprenant les attentes de Mademoiselle lui présente deux séries d’échantillons. Elle s’arrêtera sur le 5ème échantillon. La formule emploie quelque 80 composants et pour la première fois a recours ouvertement aux aldéhydes, corps chimiques de synthèse.
Légèreté et raffinement
La dentelle est mise à l’honneur et on observe que celle à motifs floraux est un des leitmotiv de Gabrielle Chanel dans les années 1930 et 1950. Les fleurs sont un élément de sa jeunesse, elles les intègrent soit à ses tenues soit à ses accessoires. Ces robes peuvent paraître simples mais elles sont en réalité très sophistiquées. Les détails, les finitions, les découpes, les coutures, tout est extrêmement précis et soigné.


Equilibre
Le travail de la fourrure par Gabrielle Chanel est également important, on le voit à travers cette section. Elle est la première à utiliser des fourrures non précieuses comme le lapin ce qui témoigne de sa volonté de ne pas être dans l’excès. On remarquera également que les vêtements de cette période ont une influence russe des années 1920-1926.
La mesure et l’excès
La broderie et les paillettes sont exposées dans cette section. On voit cependant que la broderie n’est pas ornementale mais qu’elle est plutôt utilisée en tant que matière, l’excès de broderie est donc tout à fait logique. L’utilisation des paillettes est faite dans ce même esprit du travail de la matière.

© Julien T.Hamon
Bijoux de diamants
Gabrielle Chanel a toujours prôné l’usage des bijoux fantaisie. Mais en 1932, elle crée une collection de haute joaillerie composée de diamants montés sur platine. Elle présente ses bijoux non pas dans sa boutique mais chez elle, dans ses salons du 29 rue du faubourg-Saint-Honoré.
Au rez-de-jardin
Le tailleur
Cette galerie courbe dans les espaces voûtés du rez-de-jardin est réellement impressionnante. On y retrouve une cinquantaine de tailleurs. Le tailleur n’est pas une invention des années 50, Chanel avait déjà commencé à y réfléchir dans les années 20. Dès son retour en 1954, le tailleur, va fixer la codification du style Chanel : c’est une véritable figure de manifeste. On voit également d’autres incontournables des codes Chanel : le sac 2.55 et le soulier bicolore.

Photo publiée dans Vogue octobre 1960
© William Klein
Le tailleur n’est pas une invention des années 50, Chanel avait déjà commencé à y réfléchir dans les années 20. Dès son retour en 1954, le tailleur, va fixer la codification du style Chanel : c’est une véritable figure de manifeste.
Les lamés
Le parcours se fait plus thématique que chronologique pour montrer que le lamé est un intemporel chez Chanel : robes, manteaux, tailleurs, robes cocktails, on évolue des années 20 aux années 60, panorama d’une maison de couture à la pointe de la modernité.



Les bijoux
Vrais et faux bijoux se côtoient sur une longue table centrale. Les inspirations historiques de Chanel sont évoquées en mettant le bijou ancien et la création côte à côte. C’est à un véritable éloge de l’accessoire auquel on assiste dans cette pièce : broches, bracelets, ceintures-bijoux, barrettes, sautoirs. Opulence et profusion sont les maîtres mots de ces créations, en totale opposition avec le style épurée des vêtements.
L’allure renouvelée
A partir de 1954, Mademoiselle fait du tailleur la pièce emblématique de ses collections, pour ce qui est de la robe du soir, c’est un véritable exercice de style qui s’opère. Dans cette dernière section de l’exposition, on découvre de fabuleuses robes cocktails. Jusqu’à sa dernière collection printemps-été 1971, Gabrielle Chanel n’a de cesse de réinterpréter, d’actualiser, de parfaire ses règles et ses principes. Toutes ses créations témoignent de la permanence de son style.

Visible dans l’exposition
N’hésitez pas et foncez voir cette magnifique exposition, si vous avez besoin de mes services pour vous mettre en lumière ces pièces uniques c’est par ici :